Le jeûne prolongé, pratiqué sur plusieurs jours, suscite de nombreuses idées reçues. Pourtant, la science moderne confirme ses bienfaits sur la santé et le bien-être. Dans cet article, nous allons déconstruire les mythes les plus courants et mettre en lumière les véritables effets du jeûne sur l’organisme.
Les principaux mythes sur le jeûne prolongé
Mythe 1 : Le jeûne affaiblit le corps
🔹 Réalité : Lorsqu’il est bien pratiqué, le jeûne stimule des mécanismes biologiques favorisant la vitalité. Après 2 à 3 jours, le corps passe en cétose, utilisant ses réserves de graisses pour produire de l’énergie. Loin d’être un état de faiblesse, cela permet une meilleure clarté mentale et un regain d’énergie.
Mythe 2 : Le jeûne fait perdre du muscle
🔹 Réalité : Le corps sait préserver la masse musculaire. Pendant un jeûne prolongé, il libère de l’hormone de croissance, protégeant ainsi les muscles et favorisant la réparation cellulaire. Une étude publiée dans Cell Metabolism (Longo & Mattson, 2014) montre que le corps utilise principalement les graisses et non les muscles comme source d’énergie.
Mythe 3 : Le jeûne ralentit le métabolisme
🔹 Réalité : Contrairement aux régimes hypocaloriques prolongés, le jeûne augmente temporairement le métabolisme grâce à la libération de noradrénaline, facilitant la combustion des graisses et optimisant l’énergie cellulaire.
Mythe 4 : Le jeûne est une solution miracle pour perdre du poids
🔹 Réalité : Bien qu’il facilite la perte de poids, le jeûne n’est pas une méthode magique. Il doit être intégré dans un mode de vie équilibré incluant une alimentation saine et du mouvement.
Les bienfaits prouvés du jeûne prolongé
1. Un nettoyage cellulaire en profondeur : l’activation de l’autophagie
Découverte récompensée par le Prix Nobel (Yoshinori Ohsumi, 2016), l’autophagie est un processus naturel par lequel le corps recycle ses cellules endommagées, réduisant ainsi le risque de maladies dégénératives.
2. Une réduction de l’inflammation et un renforcement du système immunitaire
Après 3 à 4 jours de jeûne, l’organisme diminue les marqueurs inflammatoires (protéine C-réactive, cytokines) et régénère les globules blancs, améliorant la réponse immunitaire (The Journal of Clinical Investigation, 2014).
3. Une meilleure sensibilité à l’insuline et une régulation du glucose
Le jeûne diminue la glycémie et favorise la sensibilité à l’insuline, réduisant ainsi le risque de diabète de type 2. Une étude du New England Journal of Medicine (de Cabo & Mattson, 2019) démontre que le jeûne peut inverser certains troubles métaboliques.
4. Un effet anti-âge et une longévité accrue
En réduisant le stress oxydatif et en diminuant l’IGF-1 (une hormone liée au vieillissement), le jeûne active les gènes de la longévité et préserve la santé cellulaire.
5. Une clarté mentale et une neuroprotection
Le jeûne stimule la production de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), une protéine qui favorise la neuroplasticité et protège le cerveau contre les maladies comme Alzheimer et Parkinson (Nature Neuroscience, 2015).
Conclusion : Une pratique précieuse si elle bien mise œuvre
Le jeûne prolongé est un puissant levier de santé, validé par la science. Cependant, il nécessite une approche adaptée et accompagnée. Pour certains, il peut être contre indiqué de jeûner (diabète de type 1, troubles alimentaires, grossesse…) mais pour tous, il est important de s'assurer de jeûner dans les meilleures conditions pour en retirer de vrais bénéfices votre santé en étant accompagné par des professionnels compétents.
Virginie Limousin Della Ragione
Naturopathe spécialisée en accompagnement du jeûne
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Sources scientifiques
Longo, V. D., & Mattson, M. P. (2014). Fasting: molecular mechanisms and clinical applications. Cell Metabolism, 19(2), 181-192.
Ohsumi, Y. (2016). Mechanisms of autophagy. Cell, 167(6), 1455-1463.
de Cabo, R., & Mattson, M. P. (2019). Effects of fasting on health, aging, and disease. New England Journal of Medicine, 381(3), 2541-2551.
Choi, A. M., Ryter, S. W., & Levine, B. (2013). Autophagy in human health and disease. New England Journal of Medicine, 368(7), 651-662.
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